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Et si la démocratie directe, et plus précisément le referendum d’initiative populaire, étaient désormais la seule voie pour rétablir la démocratie ? Il n’est que de constater la perpétuelle course à l’inflation législative engagée depuis des décennies pour imposer aux Français des règles qui ne les concernent ni de près ni de loin. Montesquieu s’exclamait : « Il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois. Mais le cas est rare ; et lorsqu’il arrive, il n’y faut toucher que d’une main tremblante ». C’était il y a trois siècles. Depuis, au fur et à mesure des régimes qui se sont succédé, se sont constitués des codes divers et variés, avec pour conséquence que ce qui était vrai en 1721 l’est d’autant plus aujourd’hui. Plus y a de textes, moins on devrait en voter de nouveaux. Pourtant, on en vote invariablement un peu plus d’une centaine chaque année, quelles que soient les circonstances. Le besoin de légiférer ne dépend plus de l’utilité publique mais simplement de la croyance qu’ont les pouvoirs, exécutif bien plus souvent que législatif, de se rendre utiles dans l’agitation et la législation perpétuelles.

On en arrive à des initiatives ahurissantes, l’archétype en étant la dernière proposition de loi constitutionnelle déposée par la présidente du groupe macroniste à l’Assemblée, visant à graver dans le marbre de la loi fondamentale, un prétendu droit à l’avortement, sous prétexte qu’aux États-Unis, la Cour suprême a rendu au législateur le pouvoir de légiférer en la matière. En l’occurrence, on aurait pu imaginer qu’une idée aussi farfelue allait vite tomber dans l’oubli. Non seulement, il n’en fut rien mais elle a été prise au sérieux, bien au-delà des diverses nuances d’extrême-gauche, du nihilisme version cohn-bendit actuellement au pouvoir aux mélenchonistes en passant par les wokistes pur jus déguisés en écologistes. Le groupe RN y a même trouvé le moyen de se diviser et un député prétendument de droite a réussi à accéder à la tête de son parti immédiatement après s’être lâchement refusé à condamner cette initiative.

Cette inflation législative restreint les libertés par des textes n’ayant aucun rapport avec les préoccupations des Français. Depuis sa fondation, la Ve République a subi vingt-quatre modifications. Jusqu’à la ratification du traité de Maastricht, de de Gaulle à Mitterrand, les présidents et gouvernements successifs avaient fait leur, le conseil adressé depuis Venise dans les Lettres persanes. Il n’y eut que six révisions constitutionnelles entre 1958 et 1995 alors que, depuis, chaque candidat à la présidentielle veut sa réforme constitutionnelle. Ajoutons à cela que les parlementaires sont tout excités à la perspective de se rendre à Versailles en congrès pour bricoler nos tables de la loi. Le champion toutes catégories de cette dérive fut Jacques Chirac qui, à lui tout seul, a modifié onze fois la constitution. Sarkozy a réussi à imposer son bricolage qui s’avère bien nuisible. Ses deux successeurs s’y sont bien essayés mais ont échoué, faute de majorité qualifiée.

Les manipulations institutionnelles sont une chose, mais l’agitation parlementaire permanente est le cancer qui a amené notre démocratie à un stade terminal. Lorsqu’on interroge les Français sur leurs sujets de prédilection, ils répondent invariablement s’inquiéter de leurs fins de mois ; de l’immigration et de ses corollaires, l’insécurité et le changement de peuple, tout en déplorant que les responsables politiques ne les écoutent pas.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Macron, il y a bientôt onze ans dans les bagages de François Hollande, à quoi nos élus se sont-ils intéressés ? marier les homosexuels entre eux ; faire naître des orphelins de père ; autoriser l’infanticide jusqu’au dernier jour avant la naissance sous prétexte de « détresse » de la mère à venir ; interdire aux voitures jugées trop vieilles de circuler dans des périmètres de plus en plus vastes. Et, pour faire bonne mesure, des fois que les médias finiraient par constater que tout ceci n’a qu’un lointain rapport avec les soucis de nos concitoyens, Macron avait inauguré son quinquennat en prétendant pourchasser les fauteurs de fausses nouvelles. Est-ce qu’une seule de ces questions répondait à une demande, fût-elle fugace, du peuple de France ?

Évidemment non alors que ces sujets ont fait le quotidien du parlement depuis bien trop longtemps. Mais il y a pire : le sabotage délibéré des atouts de la France. Le scandale du démantèlement de la filière nucléaire est désormais connu de tous puisque les Français ont fini par découvrir le pot-aux-roses. Le prochain scandale ne mettra pas cinq ans à éclore : les pigeons qui se seront rués sur les voitures électriques découvriront, d’abord, qu’ils ont été floués puisque plus ils seront nombreux, moins ils pourront recharger leurs voitures qui seront devenues invendables. Ils comprendront, ensuite, à la remorque de tous les salariés du secteur qui auront, entre-temps, perdu leur emploi, qu’on a démantelé, pierre par pierre, comme on l’a fait avec le nucléaire, une industrie qui, bon an mal an, était une des forces de notre pays. Les parlementaires qui votent ces infâmies se sont-ils seulement souciés de savoir si elles répondaient à une quelconque requête de leurs électeurs ?

Le groupe parlementaire RN a bien déposé récemment une proposition de loi pour supprimer les ZFE, zones à faibles émissions qui interdiront à des millions de Français de circuler. Proposition évidemment rejetée par la coalition des deux gauchismes, cohn-benditien au pouvoir et mélenchoniste dans l’opposition.

Puisque ni l’exécutif ni le législatif ne s’embarrassent des sujets qu’ils devraient prendre en charge, en tant qu’émanation de la nation, la seule façon de rétablir la démocratie est donc de les en débarrasser en transférant le pouvoir directement au peuple. C’est pourquoi il est urgent de réunir les presque cinq millions de citoyens nécessaires pour demander l’application de l’article 11 de la constitution sur une question simple, la modification de son alinéa 3 qui pourrait être rédigé ainsi : « Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l’initiative de 500 000 électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d’une proposition de loi. Elle peut également avoir pour objet l’abrogation d’une disposition législative déjà promulguée ».

Tarick Dali