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Que peut-on attendre de l’année qui commence ? L’impression qui domine est celle d’une descente sans fin dans tous les domaines, sauf bien sûr ceux de la technique dont les progrès viennent très majoritairement de l’étranger. Mais la technique offre des moyens, elle ignore la finalité. Si l’on s’interroge sur le but collectif, c’est évidemment à la politique de le déterminer et de se donner, dans la mesure du possible, les moyens de l’atteindre. Pourquoi la politique ? Parce que l’homme est avant tout le membre d’une nation, le citoyen d’une cité. Leur destin conditionne le sien, et il a sa part dans le choix de ce destin. On peut bien sûr préférer l’individu ou la communauté à la cité, mais en la trahissant ou en l’abandonnant, les traîtres, les renégats ou les déserteurs contribuent à sa ruine, et à leur propre malheur, car ils ne voient pas qu’ils sacrifient ainsi ce qui constitue leur identité, leur dignité, leur liberté. Être français, c’est être l’héritier d’une histoire, c’est partager une culture, c’est parler une langue, c’est être le citoyen d’une nation qui a joué un rôle prodigieux dans le monde, et qui n’a peut-être pas dit son dernier mot.

Les quatre, peut-être cinq, dernières décennies ont été calamiteuses pour notre pays. Depuis 1968, la société civile a été minée par un délabrement moral dont on mesure doublement les effets aujourd’hui. Les jouisseurs sans entrave ont dominé la culture, les trotskystes et maoïstes, déguisés en socialistes ont monopolisé les pouvoirs politique et médiatique. Mais l’alternance habituelle dans l’histoire de la licence et du puritanisme produit depuis vingt ans une nouvelle inquisition, une nouvelle censure. Les excès de la liberté ont fait naître une répression aussi néfaste que ce qu’elle condamne. Les signataires, en 1977, de la tribune du Monde et de Libération en faveur de la pédophilie qui continuent à occuper les premiers rangs font profil bas et viennent à résipiscence. L’acteur qui était devenu populaire avec « les Valseuses » est aujourd’hui mis au pilori parce qu’il a confondu la fiction qu’il interprétait avec la vie réelle. Mais cette furie punitive est-elle le signe d’un retour d’un retour à l’ordre ? Non. Ce que l’on condamne ce n’est pas ce qui s’oppose au Bien commun, à l’intérêt national, à la famille comme creuset de la solidarité entre les sexes et de continuité entre les générations, c’est ce qui porte atteinte en paroles ou en actes à des parties distinctes d’une société décomposée : les femmes, les homosexuels, les étrangers. Chacun semble chercher sa dignité  non dans la participation à l’ensemble mais dans une revendication vindicative au nom de l’identité à laquelle il se réduit. Le wokisme condense cette explosion mais qui pourrait voir dans cette rage destructrice l’annonce d’une nouvelle société ? Le pouvoir et la caste dirigeante traduisent cette ambivalence en institutionnalisant au plus haut niveau ce qui avait été introduit par Simone Veil comme une exception douloureuse, l’avortement, hissé dans la constitution au moment même où les naissances ne compensent plus les décès et où le renouvellement de la population ne sera assuré que par un changement de peuple.

Depuis 1981, la gauche a dominé la politique française soit en occupant le pouvoir, soit en influençant la droite, sans que les médias complices ne dressent le bilan calamiteux, ni ne fustigent les tristes personnages qui ont oeuvré à notre déclin. Aujourd’hui encore, on célèbre Jacques Delors, le désastreux ministre de l’économie de François Mitterrand, dès 1981, dont on vante le « tournant de la rigueur ».  Celui-ci n’était que l’aveu des erreurs qu’il avait commises et dont la France ne s’est depuis jamais relevée. Cet homme n’aimait pas les élections. Il préférait l’ombre et avait fui les scrutins uninominaux. En fait, il n’aimait pas la démocratie. Président de la Commission européenne où le Grand Vizir se prend pour supérieur à tous les rois dont il usurpe le pouvoir, Delors avait ainsi défini le processus européen : « une construction technocratique, progressant sous l’égide d’un despotisme éclairé ». L’Europe est un engrenage qui mécaniquement élargit, complexifie, ouvre au monde et soumet aux Etats-Unis sans que les peuples aient leur mot à dire. La France utilise une monnaie forte comme le Mark alors qu’elle a poursuivi une folle politique de dépenses publiques que seules des dévaluations pouvaient atténuer. Son industrie est exsangue. Son agriculture recule. Son patronat compte sur les immigrés pour contenir le coût du travail. La France qui n’avait aucun contentieux avec la Russie lui fait la guerre avec l’ensemble des pays européens à l’exception de la Hongrie, et pour les beaux yeux de l’Amérique. L’un des résultats les plus humiliants de cette soumission est notre départ honteux du Sahel.

Roumanie et Bulgarie vont bénéficier de Schengen cette année. Plus les conséquences néfastes de l’immigration sautent aux yeux, plus l’Union Européenne persévère, plus la France se veut la championne de cette course au suicide. L’effondrement du niveau scolaire, la montée de la violence, le séparatisme assumé de nombreux quartiers, les ravages de la drogue sont liés à l’immigration légale et illégale. Cependant, la gauche s’est opposée à une modeste loi régulant celle-ci à la marge tout en facilitant les régularisations. Les cris d’orfraie de LFI et les sourdes réticences du pouvoir qui attend la censure du Conseil Constitutionnel ont accueilli le texte renforcé, bien légèrement, par le Sénat.

Macron, lors de ses voeux, a osé parler de détermination ! Voilà six ans qu’il est arrivé à l’Elysée grâce à un coup d’Etat médiatique et judiciaire, et voilà que la France s’enfonce dans tous les domaines. Des élections européennes vont avoir lieu en Juin. Ce sera l’occasion de montrer à quel niveau se situe le rejet du pouvoir macronien, mais cela n’aura aucun effet sur cet homme dont le mépris pour la démocratie et pour le peuple constitue le fond de la pensée. C’est pourquoi, plus que jamais les Français doivent exiger le recours au référendum, cette respiration de la Ve République. Le meilleur des référendums serait celui, constitutionnel, qui introduirait en France le Référendum d’Initiative Populaire. Ce dernier permettrait enfin aux Français de se prononcer sur toutes les questions qu’ils veulent poser plutôt que de demeurer les sujets d’une oligarchie aussi arrogante que stérile.

Christian Vanneste, Président